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Solidité | Solidity

En septembre 1986, je recherchais une activité significative « pour moi » en dehors des paramètres familiaux et domestiques. Je ne suis pas sportive au départ, ce créneau était exclu. Je m’inscris par hasard à une activité tai chi, une activité physique.

Au premier cours, j’apprécie l’effort de concentration pour apprendre la chorégraphie, j’aime que ce soit en groupe et qu’on ne nous demande pas de performer. De nature réservée et renfermée, la non compétition et l’effet du groupe me sécurisent grandement. Je suis celle qui est dans la rangée arrière, inconfortable à l’idée d’être vue, regardée et jugée. Si tel avait été le cas, je me serais sauvée en courant et ne serais jamais revenue.

Déjà un confort et un plaisir s’installent, j’apprends rapidement la séquence des mouvements et suis capable d’en faire une partie à la maison. J’expérimente déjà l’effet calmant des mouvements dans la gestion de diverses situations de stress. Par l’apprentissage et la répétition des mouvements en groupe, la confiance s’installe ainsi que la solidité et la flexibilité. Des nœuds se défont, des liens se créent, des rires font partie du vécu des ateliers et des semaines à Danville et Orangeville. C’est devenu une partie du quotidien. Arrêter n’est pas une option.

Le parcours de l’époque m’a pris quelques années: débutant 1, débutant 2, intermédiaire et à continu. Je continue parce que « ça me va bien », comme me le dit mon entourage. On remarque une aisance physique jusque-là inconnue. Toujours, l’apprentissage en groupe est un facilitateur pour moi. Tel un abat-jour, il adoucit l’attention que je pourrais recevoir. Pourtant, un jour on me demande d’être assistante et puis leader de séance. Comment ai-je pu passer de la dernière rangée à celle en avant du groupe? Ça ne s’est pas fait sans sueurs froides et inconfort, mais ça s’est fait aussi sans trop m’en apercevoir.

J’ai commencé à m’impliquer en étant volontaire pour arroser les plantes du local. C’était une première pour moi. Je n’avais jamais fait de bénévolat avant. Trop gênée et/ou trop individualiste pour cela. Puis on me demande de faire partie du comité de section et de fil en aiguille, je me retrouve en charge de ce comité de section. Un jour, lors de la visite du président régional de l’époque, on me demande de parler devant le groupe des dons ! Heureusement qu’un enchaînement a précédé cette activité. Pendant tout l’enchaînement, j’ai essayé de me calmer et je me concentrais sur le poids dans mes pieds. J’ai réussi à parler sans trembler, ce qui est déjà un exploit.

Même si j’y arrive, cet aspect de parler en public et /ou d’exprimer mon opinion ou mon ressenti a toujours été un défi à relever. J’arrive à le faire mais en y étant préparée par une réflexion écrite au préalable. Je fais la comparaison avec l’apprentissage du piano, j’arrive à en jouer avec une partition mais je ne peux pas en jouer à l’oreille. Que puis-je dire après plusieurs années d’implication administrative au sein du comité de section et du comité régional? Que l’implication est un puissant moteur de motivation, l’implication garde l’intérêt à jour. C’est du mentorat à temps plein.

L’implication suppose la confiance constamment renouvelée à chaque défi. L’implication confirme la certitude qu’on ne peut s’en passer parce qu’elle nous apporte plus que tout ce qu’on peut donner.

Si travailler ensemble nous rend plus souple et bien, c’est ce dont j’avais besoin : la souplesse pour l’adaptation au changement, pour la gestion des irritants, pour l’équilibre physique et mental. Et quand la souplesse est accompagnée de la solidité dans les deux pieds, on devient bien outillée pour les jours à venir en plus d’être bien entourée et supportée par la grande famille taoïste.

Tel est mon état d’esprit actuel et, tout comme à mes débuts, je réitère ma confiance dans les enseignements de l’Institut de taoïsme Fung Loy Kok.


In September 1986, I was looking for a meaningful activity “for me” outside family and domestic parameters. I was not sporty at the start, so this niche was excluded. I accidentally signed up for a tai chi activity, a physical activity.

In the first class, I appreciated the effort of concentration to learn the choreography, I like that it is in a group and that we are not asked to perform. Being shy and withdrawn nature, the non-competition and the effect of the group made me feel very secure. I’m the one in the back row, uncomfortable with being seen, looked at, and judged. If that had continued to be the case, I would have run away and never come back.

Already comfort and pleasure are setting in, I quickly learnt the sequence of movements and was able to do part of it at home. I am already experiencing the calming effect of the movements in the management of various stressful situations. By learning and repeating movements in a group, confidence is established as well as solidity and flexibility. Knots are undone, links are created, laughter is part of the experience of the retreats and the weeks in Danville and Orangeville. It has become part of everyday life. Quitting is not an option.

The journey back then took me a few years: from Beginner 1, to Beginner 2, to Intermediate and Continuous. I continue because “it suits me well”, as my entourage tells me. We notice a physical ease hitherto unknown. Group learning is always a facilitator for me. Like a lampshade, it softens the attention I might receive. However, one day I was asked to be an assistant and then a session leader. How was I able to move from the last row to the one in front of the group? It didn’t happen without cold sweats and discomfort, but it also happened without realizing it.

I started to get involved by volunteering to water the local plants. It was a first for me. I had never volunteered before. Too shy and/or too individualistic for that. Then I was asked to be part of the branch committee and one thing leading to another, I found myself in charge of this branch committee. One day, during the visit of the regional president at the time, I was asked to speak of the donations in front of the group ! Fortunately, a sequence preceded this activity. During the whole sequence, I tried to calm myself down and focused on the weight in my feet. I managed to speak without shaking, which is already an achievement. Even if I manage it, this aspect of speaking in public and/or expressing my opinion or my feelings has always been a challenge to overcome. I manage to do it but by being prepared for it by a written reflection beforehand. I make the comparison with learning the piano, I manage to play it with a score, but I cannot play it by ear.

What can I say after several years of administrative involvement in the Branch Committee and the Regional Management Committee? That involvement is a powerful motivator, involvement keeps interest fresh. This is full-time mentoring.

Involvement presupposes trust that is constantly renewed with each challenge. Involvement confirms the certainty that we cannot do without it because it brings us more than anything we can give.

If working together makes us more flexible and good, that’s what I needed: flexibility for adapting to change, for managing irritants, for physical and mental balance. And when flexibility is accompanied by solidity in both feet, we become well equipped for the days to come in addition to being well surrounded and supported by the great Taoist family.

This is my current state of mind and, just as when I started, I reiterate my confidence in the teachings of the Fung Loy Kok Institute of Taoism.

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