Skip to content

The Tiger's Mouth Blog: Notes sur l’anatomie et la physiologie : Les ligaments rachidiens – Maintenir toutes les parties ensemble

Article #15

Article original en anglais publié le 21 juin 2010

Traduction française, révisée et approuvée le 12 oct. 2010

Jusqu’ici, on a présenté un aperçu d’un certain nombre des éléments de la colonne vertébrale – les vertèbres, les disques intervertébraux et les articulations des facettes vertébrales. Nous avons examiné brièvement la maladie des disques lombaires et la sténose rachidienne, ainsi que comment ces maux peuvent influencer la posture et le mouvement de façons très différentes, ou subissent eux‑mêmes l’influence de ces derniers.

Nous avons aussi vu que les disques intervertébraux et les articulations des facettes vertébrales assurent la stabilité de la colonne en reliant les 24 vertèbres en un ensemble cohérent, tout en assurant la mobilité de chaque vertèbre, qui peut bouger contre ses voisines. Les 24 articulations empilées les unes sur les autres relient le crâne au bassin.

Les ligaments rachidiens jouent un rôle très semblable, en plus d’exercer une fonction cruciale, celle de maintenir en place la colonne, qui, autrement, s’effondrerait en un tas d’ossements. Ils rendent aussi possible le mouvement à l’intérieur d’une plage prédéterminée, en oscillant comme des ressorts dans l’apophyse et en stockant de l’énergie élastique qui peut ensuite être utilisée pour ramener la colonne à sa position antérieure.

Pendant la description des divers éléments du système ligamenteux, il faut garder à l’esprit que leur ensemble forme une enveloppe de tissus conjonctifs continus et denses se drapant autour de la colonne, connectée à toutes les parties du corps, et qui relie la colonne vertébrale et son contenu au torse, à la tête, aux membres et au sacrum. Il faut aussi garder à l’esprit que nous faisons constamment appel à ces ligaments pendant la pratique des arts internes de santé Tai Chi TaoïsteMC

Figure 1 Ligaments rachidiens dans la région lombaire, vue de côté avec les deux vertèbres et demie inférieures partiellement excisées. Ils maintiennent la colonne ensemble et, faisant partie de la grande toile de tissus conjonctifs du corps, ils contribuent à relier la colonne au reste de l’organisme. Netter, 2006, planche 158.

Les ligaments rachidiens sont constitués des éléments suivants :

  • Le ligament longitudinal antérieur, qui part de la base du crâne, passe à l’avant de chacun des corps vertébraux et des disques et descend le long de la partie antérieure du sacrum. Il est prolongé par une gaine, le périoste, qui forme une enveloppe serrée autour de chacune des vertèbres. Ce ligament rachidien est le seul qui s’oppose à la flexion arrière et qui limite la courbe vers l’avant du cou et des régions lombaires.
  • Le ligament longitudinal postérieur est également prolongé par le périoste des corps vertébraux et du crâne, mais du côté postérieur. Il passe le long de l’aspect postérieur des corps vertébraux et des disques et descend dans le canal à l’intérieur du sacrum. Il fournit des points d’attache pour le cul-de-sac dural du canal rachidien. Ce ligament se raidit au cours des flexions avant.
  • La capsule articulaire des facettes, une structure qui ressemble à un ballon formant une enveloppe autour de chacune des articulations des facettes vertébrales. Ses récepteurs sensoriels guident vraisemblablement le mouvement entre les vertèbres adjacentes.
  • Le ligament jaune, qui relie la partie arrière des arcs vertébraux et qui forme la paroi arrière du canal rachidien. Son nom vient de sa couleur jaune due à une abondance de fibres élastiques. Sur les côtés, il est prolongé par les capsules articulaires des facettes. Sur la ligne du milieu, son prolongement arrière devient le ligament interépineux. Allongées par les flexions avant de la colonne, ses fibres élastiques lui confèrent une puissante force de retour. La zone de la colonne qui subit le plus de flexions, la région lombaire, est l’endroit où le ligament jaune est le plus épais.
  • Le ligament interépineux, qui passe entre les apophyses épineuses. Ses fibres les plus antérieures sont riches en élastine et sont prolongées par le ligament jaune, alors que ses fibres les plus postérieures sont prolongées par le ligament sus-épineux.
  • Les ligaments intertransversaux, qui relient les extrémités des apophyses transverses et qui opposent une résistance aux flexions latérales du côté opposé.
  • Le ligament sus-épineux, qui relie les extrémités des apophyses épineuses et qui est prolongé par le fascia lombosacré, une structure en forme de feuille qui sera décrite dans le prochain article.

 

Figure 2 Vue arrière de L1-3, après l’excision des arcs vertébraux L1 et L2 et des tissus nerveux. Noter que le ligament longitudinal postérieur est prolongé par les fibres postérieures de l’anneau fibreux du disque intervertébral et par le corps vertébral. Neumann, 2010, page 316.
Figure 3 Vue avant de L1-3 après l’excision des corps vertébraux L1-2. Le ligament longitudinal antérieur est large et fort, alors que le ligament longitudinal postérieur est beaucoup moins robuste. Neumann, 2010, page 316.

Les ligaments rachidiens, les disques et les capsules articulaires des facettes sont des structures de tissus conjonctifs qui doivent conserver leur force et leur souplesse afin d’assurer en permanence le soutien de la colonne, ainsi que sa mobilité. Les redressements réguliers et intermittents des courbes de la colonne, les rotations des vertèbres à l’intérieur de leur plage physiologique de mouvement et les écartements entre chaque paire de vertèbres sur toute la longueur de la colonne, qui accompagnent les allongements et les contractions du corps, sont tous des mouvements qui contribuent à retarder le vieillissement de ce tissu conjonctif, qui peut être naturel ou accéléré par les blessures et l’inactivité. Les donyus et les toryus sont des exercices merveilleusement efficaces à cette fin.

Le prochain article portera sur une autre structure vitale de la colonne fortement sollicitée au cours des exercices, fascia lombosacrée.

1. Atlas of Human Anatomy, 4e édition, 2006, Frank H. Netter, Saunders Elsevier, ISBN-13: 978-1-4160-3385-1

2. The Physiology of the Joints, Volume Three, The Spinal Column, Pelvic Girdle and Head, AI Kapandji, 6e édition, 2008, Churchill Livingston, ISBN-10: 0702029599

Bruce McFarlane MD

© 2010, Société de tai chi taoïste du Canada

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Cookie Control Icon